Jocelyne SANTOS France 21

 

J’utilise souvent le miroir dans mes installations, car il est pour moi, une sorte de médium magique, comme la drogue, il crée l’illusion, diffracte le monde, en déplace les limites, il est à la fois passage et frontière, en même temps qu’il ouvre sur un autre  univers, il le ferme simultanément. Je me heurte à sa paroi et pourtant je plonge et bascule, je perds mes repères. Il réfléchit l’environnement, le moindre changement de lumière, le moindre mouvement, le stable et l’instable, tout s’y perd, s’y dédouble, ricoche. Miroir qui me retourne ma question et la démultiplie à l’infini et pourtant : point lumineux scintillant, l’espoir têtu de voir s’ouvrir une porte, celle qui mène à un ailleurs insoupçonnable.

Il est chargé d’une puissance chamanique, je l’utilise essentiellement en extérieur, pour créer des sortes de « vortex » ; pour moi la « nature » est le lieux du merveilleux, là où tout est possible, le lieu de prédilection des êtres fabuleux, qui parcourent les contes d’un continent à l’autre, suivant des lignes de force souterraines.

Le miroir est une toile , c’est un piège tendu au regardeur !

Et ces objets non identifiés que je crée, qui oscillent dans le vent et jouent avec la lumière, ne sont peut-être pas innocents... Ils sont des tentatives d’évasion, d’éffractions dans l’espace et le temps.  J.S.

 

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