« L'entrée du la'kam » s'inscrit dans le cadre du projet nommé LA COULEUR DE L'ESPOIR. Je m'interroge sur la manière dont fonctionne la société bamiléké. L'espoir d'un peuple peut-il se reposer entièrement sur les ancêtres décédés qu'on dit être la lumière du village ? On dit en afrique que les morts ne sont pas morts. Mais en quoi sont-ils donc encore vivants ? N'est-ce pas un leurre ? L'espoir du peuple bamiléké ne tient-ilfinalement qu'à très peu de chose ? Car chez les bamilékés c'est en réalité les ancêtres (décédés) qui dirigent le village. Le chef et les notables ne sont que leurs représentants visibles au sein de la communauté. C'est pourquoi dans mon œuvre les 9 notables et le chef ont un aspect mystérieux, étrange et effrayant. Ce ne sont pas des personnes normales ; car ils communiquent avec l'invisible. Ils ont chacun un ou plusieurs totems et leur site le la'kam se trouve à un endroit interdit d'accès.

Le problème de fécondité dont dépend la vie du chef au sein du la'kam n'est-il pas barbare voir dépassé ? Le fait pour un être humain de se substituer à un animal (totem) pour avoir de la puissance et de l'autorité au sein de sa communauté au risque d'en perdre sa liberté et sa vie un de ces quatres ne relève-t-il pas finalement de la bêtise ?

À bien regarder, je présente à travers « L'entrée du la'kam » une œuvre essentiellement satyrique. Je dis, c'est bien d'avoir de l'espoir en des choses, mais ne nous voilons pas la face,il faut réformer certaines traditions.

 

Serge-Olivier FOKOUA (cm) _ Vit et travaille à Yaoudé